Kernel

Kernel (2007)





Distribution et mentions
Chorégraphie Cindy Van Acker Interprétation Tamara Bacci, Perrine Valli, Cindy Van Acker Composition sonore Mika Vainio / live sur scène Lumière Luc Gendroz, Philip May Régie son Denis Rollet Costumes Aline Courvoisier Réalisation technique Marie Szersnovicz Durée 75 min Création Théâtre du Grütli, juin 2007 Production Cie Greffe Coproduction Théâtre du Grütli, Genève (CH) Espaces de travail Studios ADC à la Maison des Arts du Grütli, Genève Avec le soutien du Département des Affaires Culturelles de la Ville de Genève (DAC), du Département de l’Instruction publique de l’Etat de Genève (DIP), de Pro Helvetia -Fondation Suisse pour la Culture, de la Loterie Romande, de la Fondation Sophie et Karl Binding Administration et diffusion Tutu_Production


A propos

«En 2005, Cindy Van Acker créait Pneuma, une chorégraphie pour huit danseurs: qualité de mouvement rare, sens de l’espace qui venait vous émouvoir le corps et la tête, minimalisme capable de donner le vertige. Pneuma, avec sa lenteur et ses corps rivés au sol, c’était une sorte de point d’orgue aux trois solos créés depuis 2002. Aujourd’hui, deux ans plus tard, c’est Kernel. Et il y a du changement dans l’air. Bien sûr, la sensualité du mouvement reste: cette caractéristique singulière qui fait que n’importe quel mouvement de la chorégraphe et danseuse touche cette dimension si difficile à appréhender qu’est l’espace. Et comme dans Pneuma, elle a réussi à contaminer ses danseuses qui ont attrapé à leur tour cette qualité. Mais. Il y a donc du changement. Car Cindy Van Acker et ses deux interprètes sont debout. «Depuis des années, j’essaie de me mettre debout. Enfin, j’y réussis.» Elle avoue sa crainte de la verticalité, comme une appréhension à déchirer l’espace. À la verticale, les trois danseuses se meuvent avec toute la douceur, la finesse et la précision du monde. A trois, elles forment un triangle, chacune à son sommet, suivant l’angle que le spectateur-visiteur décide. La distance entre elles est parfaite. Très fortement en relation les unes avec les autres, elles restent pourtant autonomes. Libres. Elles se répondent tout en continuant leur ligne. Entre ces trois, se jouent ce qu’on peut rêver de mieux entre les êtres humains: de la complicité, du respect, du jeu, de l’indépendance. Petits regards, légers sourires, concentration, elles se copient, se motivent, se relancent, légèrement décalées, mais en symbiose. C’est un choeur de femmes. Deuxième nouveauté, le rythme peut s’interrompre, s’arrêter, s’emballer. La danse n’évolue plus uniquement dans la lenteur. Et puis, si la partition peut être très écrite, absolument minutieuse, elle joue aussi avec une valeur moins réglée, plus ronde. L’étonnante intimité qui se dégage du mouvement demeure. Même quand le battement enfle, devient bruit, grondement. Parce que la composition sonore n’hésite pas. On est dans l’industriel, le chantier, le champ de guerre, les pluies torrentielles, le très urbain. Mais également le silence ou le calme. Tarkovski n’est pas loin. La relation qui se trame entres la détermination silencieuse des trois femmes et le bidouilleur sonore est, peut-être, universelle, parce que contradictoire, paradoxale et têtue. Ici mains, poignets, nuques et bras s’enroulent. Là, les corps font des dessins dans l’espace donnant un sentiment d’immensité grâce aux bras ou aux jambes qui lancent des lignes de fuite vers l’infini. Plus loin, un étrange monstre organique à six membres, mi bête, mi machine. Toujours, cette grâce, cette grâce infinie.» — Kernel, un chœur de femmes par Caroline Coutau


Images
© Isabelle Meister